1928 - 2024

Eliane, Marie ALTIER Décédé(e) le 09 décembre 2024

Elyane ALTIER
12 décembre 1928 – 9 décembre 2024

C’est avec grande tristesse que nous vous annonçons le départ de Elyane Altier, née Faucher, le 9 décembre 2024, à quelques heures de ses 96 ans. Elyane nous a quitté paisiblement dans son sommeil et a rejoint son grand amour Gilbert, parti en février 2022.

Elle laisse dans le deuil ses quatre enfants, Carole (Ken Palmer), Sabine (David Bâby), Lionel (Jane Alcantara) et Nadège (Lanto Razafindrakoto), leurs sept petit-enfants, Alexandra, Barbara, Jackie (Yann Frenée), Thomas, Jasmine (Taha Mubashir), Hanaé et Luka, le père de Barbara et Alexandra, Xavier Mousset, la mère de Jasmine, Martine Moreau, et de nombreux neveux et nièces.

Elyane est née en 1929 à Brest. Sa mère, Marguerite, partie trop jeune à l’âge de 57 ans, était de Quimper. Son père, le Colonel Jean-Baptiste Faucher, de Limoges et presque centenaire à son décès, a eu une longue carrière militaire. Cette carrière, engagée sur le front en 14-18, s’est par la suite transformée en une carrière diplomatique sur divers continents passant par Kinshasa au Congo, le Maroc et l’Indochine (Vietnam). Elyane et sa sœur Simone (Monette) ont ainsi dès leur jeune âge connu Brazzaville, Casablanca, Dakar, Konakry, Cotonou, Libreville, le Vientiane et la Baie d’Halong. Elyane conserve des souvenirs d’enfance la vue des éléphants traversant la brousse, des rhinocéros se baignant dans les rivières, des boas enroulés dans les arbres, des pluies diluviennes, des thés dansants avec les officiers militaires habillés de blanc, de sa mère toujours très élégante, d’un père souvent absent puisque en mission et …des souliers trop petits pour la petite Elyane qui grandissait trop vite d’une escale à une autre.


À l’orée de la deuxième guerre, le Colonel Faucher revient sur la France où il remplit en surface des fonctions militaires officielles et de manière sous-jacente des activités de résistance. Il devient un des leaders de la Résistance en Bretagne. Elyane, Marguerite et Monette sont mises à l’abri à Quimper, puis Plozévet et au Manoir de Pennendreff au Pays des Abers pour la durée du conflit. Cette période fut très difficile et Elyane a été profondément marquée par le bruit des sirènes d’alerte et de l'explosion des bombes, les incursions nazies, suivi d'un retour sur Brest, ville pratiquement détruite sauf la maison familiale de la rue Kerguelen qui tenait toujours malgré un obus non explosé qui s'était planté dans le jardin. Bien plus tard, Elyane et Gilbert sont retournés à multiple reprises sur les routes de Bretagne et aussi à Audierne, s’arrêtant toujours pour une sole meunière au Roi Gradlon et entendre la corne de brume.

Elyane commence une carrière en fiscalité aux Contributions directes et cherche son indépendance. Elle aimait raconter son voyage en Écosse à l’âge de 20 ans comme accompagnatrice d’enfants, en collaboration avec la BBC. En février 1954, elle est en séjour à Paris. Alors qu’elle entre au Café de la Paix, un jeune homme passe devant elle et ...laisse la porte se refermer. La suite veut que le beau jeune homme qui s'appelait Gilbert se fond en excuses et l’invite pour un café. Gilbert repart sur les puits de pétrole au Kuwait. Ils s'écrivent des centaines de lettres (qui existent toujours) et consolident leur amour l'un pour l'autre. Elyane l’attendra et tient sa promesse. Le mariage est célébré en 1955 à Morteau, en Haute Savoie.

Elyane suit Gilbert au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Nigeria. Elyane conserve les plus beaux souvenirs de cette période. Elle était bien entourée d’amies dont les maris étaient en mission commerciale ou en diplomatie, qu’elle rencontraient chaque jour au Beach Club : plage, partie de Canasta, tennis, jolies robes, balades en décapotable, ski nautique et sorties en bateau, tablées mémorables. Elyane aspirait à plus : elle s’est lancée brièvement dans l’import-export de café et cacao. Elle aussi appris à piloter un bimoteur, avec des atterrissages parfois durs sur la piste en terre battue. Puis ce fut le grand départ vers le Canada et les grands projets hydro-électriques sur lesquels Gilbert travaillait. Elyane ne s’est jamais vraiment remise du choc à son arrivée, en décembre 1964, dans une tempête de neige colossale et un froid glacial. En talons aiguille et manteau court qu’elle venait d’acheter à Paris, prise au dépourvu, elle fut la dernière à descendre de l’avion ! Carole et Sabine, 4 et 6 ans, en manteaux bleu pâle à revers de velours et souliers vernis, ont été enroulées dans des couvertures et descendues de l’avion par ces grands hommes en parka qui avaient terminé le déchargement de la soute. Gilbert, qui était arrivé quelques mois auparavant, avait décrit Montréal comme une ville remplie d’arbres et de fleurs, ce qui est tout à fait vrai en été mais pas du tout représentatif du climat hivernal canadien ! Elyane a choisi une jolie maison en pierre sur la rue Thurlow à Hampstead qui a vu l’arrivée de Lionel en 1965 et de Nadège en 1968, et plus tard sur la rue Pratt à Outremont donnant sur un magnifique parc, puis au Sanctuaire du Mont-Royal avec une vue surplombant l’ouest de la ville. Ce qui devait être un passage de deux ans à Montréal s'est transformé en résidence permanente.

Gilbert et Elyane ont beaucoup voyagé au cours de leur vie. À leur retraite, ils ont multiplié les voyages et croisières. Ils auront visité l’Amérique du Sud, les États-Unis de long en large, les Caraïbes, l’Égypte, la Thaïlande, la Chine, le Japon, le Sri Lanka, la Malaisie, Bali et le Vietnam, la Russie,
les pays scandinaves, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et bien entendu tous les pays d’Europe et surtout l’Espagne. Leur coup de cœur : une propriété au bord d’un filet d’eau dans le village de Verrières dans le Poitou-Charentes, le Château de la Brillère, où ils ont passé près de 20 ans, tout en gardant un pied-à-terre à Montréal. Gilbert passait des journées entières à défricher le pré, couper le gazon et bricoler pendant que Elyane s’occupait de la maison, préparait des plats toujours extraordinaires et jouait avec son chien adoré Jenna. Ils se sont ensuite installés à Nice, servant de base pour leurs nombreux voyages.

Elyane a mis son empreinte sur chacun de ses domiciles : décoration, rénovations, en chasse d’antiquités. Elyane aimait raconter ses voyages et les belles rencontres faites en route. Elle remplissait des albums de photos magnifiques dignes d’être publiées dans le National Geographic. La maison était remplie d’objets rapportés des quatre coins du monde.

Nous tenons à remercier tous ceux qui ont entouré Elyane par leurs soins et leurs attentions au quotidien, et en particulier Elisabeth « Babette » Vidoni et Izalda Freire-Cabral. Nous remercions pour l’excellence de leurs soins et de leur accompagnement toute l’équipe de la Villa des Collettes de Cagnes-sur-Mer.

Elyane rejoint maintenant son Gilbert sur les hauteurs d’Antibes.